DES AVIS SUR LE REPORTAGE DE TF1
QUELQUES COMMENTAIRES INTERESSANTS
M. Bernard BOUTBOUL / 18 mars 2010 à 13:51
Ce reportage est un véritable scandale à la limite de la diffamation envers plus de 1300 franchiseurs dont l'immense majorité fait très bien et de mieux en mieux son travail. |
Bernard-Yves SAINT-PAUL, Consultant / 18 mars 2010 à 21:01
Je ne peux que compléter les propos de M Boutboul mais malheureusement il n’existe pas à ce jour d’instance privée capable de prendre le risque de dénoncer et d’exclure les franchiseurs malveillants.
Et quand bien même ils sont démasqués et que l’on en informe les principaux acteurs du monde de la franchise dont certains d’entres vous font partie, on reçoit pour seule réponse « sans décision de justice nous ne pouvons rien faire au risque d’être attaqué pour diffamation ».
Même si cela ne concerne qu’une partie minime des franchiseurs, cela existe et il ne faut pas mettre un mouchoir dessus. Il devrait être obligatoire que l’ensemble des espaces de visibilité servant aux franchiseurs pour recruter leurs candidats vérifient au préalable la véracité d’un DIP et la fiabilité des dirigeants avant une mise en avant de l’enseigne.
Difficile d’être juge et partie d’où l’intérêt de faire un grand ménage dans une bonne partie des sites web prétendant apporter toutes les solutions aux candidats à la franchise.
Bernard-Yves Saint-Paul
Consultant en développement d'enseigne
Olivier HELL, Etudiant / 18 mars 2010 à 22:27
Bonjour,
Si globalement je suis d'accord avec l'analyse générale, je tempérerai tout de même vos remarques. Je me suis également rendu au salon, et sans vouloir contre-balancer vos propos, y'avait-il vraiment que des pros à ce salon ? Moi j'y ai vu quelques nouveaux concepts créés de toute pièce en Franchise, avec un ou 2 sites pilotes et tout juste 2 ans d'existence... Sans chercher d'autres exemples il faut quand même admettre que sur les 1300 réseaux, il y en a quand même une part non marginale que l'on peut poliment qualifié d'amateur.
La semaine dernière encore j'assistais une personne souhaitant devenir master franchisé d'un tout nouveau réseau (créé directement en franchise, sans test ni validation du concept) et je viens d'apprendre que le franchiseur impose son conseiller pour la rédaction des statuts. Je vois qu'il y a beaucoup d'avocats parmi vous. Que pensez-vous de statuts établis en "copier-coller" par un conseiller en gestion de patrimoine ??
Bref pour ma part, même si le jour de diffusion choisi a été surement provocateur de la part de TF1, je trouve que le reportage avait du sens, car du point de vue du candidat à la franchise, beaucoup sont persuadés qu'il entre dans "une famille où l'échec n'existe pas". Il est donc bon de rappeler que dans les entreprises créées en intégrant un réseau de commerce organisé, le taux de défaillance dans les 5 premières années est (quand même) de 20%.
Rodolphe GALY-DEJEAN, Franchisé / 21 mars 2010 à 22:41
Quelle unanimité dans la condamnation du reportage de TF1 !
Sans porter de jugement, nous constatons que ces réactions viennent quasiment toutes d’acteurs qui dépendent financièrement des franchiseurs.
Pour enrichir le débat, nous apportons l’opinion si ce n’est des franchisés, au moins d’un groupe de franchisés. Les réflexions qui vont suivre sont celles d’une association de franchisés, fondée par des franchisés, des anciens franchisés, des multi-franchisés, d’anciens présidents d’association de franchisés issus de différents secteurs d’activité.
Pour commencer, nous nous étonnons de l’indignation que suscite un reportage qui traite de franchisés mécontents. Alors que chaque année, on lit des dizaines, voire de centaines de témoignages de franchisés satisfaits de leur réseau, dans la presse spécialisée ou sur des sites promotionnels sans que personne ne s’émeuve de ces témoignages dont certains sont très contestables.
Et là, soudainement, deux ou trois témoignages de franchisés insatisfaits et c’est la levée de boucliers. A notre avis, le reportage de TF1 a le mérite de pointer du doigt sur un phénomène que le petit monde de la franchise a beaucoup de mal à assumer ...
En ce qui concerne l’évolution du nombre d’escrocs dans la franchise, nous ignorons si il a augmenté ou diminué. Nous posons simplement une question : existe-t-il des éléments objectifs pour étayer l'une ou l'autre des hypothèses ?
Lire l'article complet de l'association sur son site
Valérie MEYER, Avocat / 22 mars 2010 à 15:16
La formule est provocatrice mais le but louable.
Interpeller les candidats sur les risques qu'ils prennent ne peut pas nuire à la franchise et ne peut que conduire à plus de responsabilisation.
Qui des franchiseurs et des franchisés pourraient s'en plaindre ?
Ma consoeur Charlotte Bellet a attiré l'attention sur ce point et a eu raison de le faire. Je lui accorde tout mon soutien.
Comme le souligne Monsieur Galy Dejean, les mises en garde sont encore trop rarement diffusées.
Valérie MEYER - avocat
Dominique JACQUARD, Franchisé / 22 mars 2010 à 15:33
Que d'avocats dans ce panel de réponse ! Je n'ai vu qu'une rediffusion de cet émission, laquelle comme bien d'autre est partielle, elle est parue après le salon de la franchise, la belle affaire ! Elle résume assez bien le contexte de la franchise vue par un franchisé, il y a les bons et les mauvais, au vu du nombre d'avocats de la défense des franchiseurs; lesquels ne s'expriment pas directement, je crains qu'il n'y ait plus de mauvais que de bons. Un bon a-t'il besoin d'avocat pour assurer sa défense à la moindre parole émise sur un media.
Vous comprendrez certainement que je ne porte pas mon franchiseur dans mon coeur et que je le dis sans intermédiaire.
Dominique JACQUARD, Franchisé
Maître Monique BEN SOUSSEN / 23 mars 2010 à 10:34
Tout est-il pour le mieux dans le meilleur monde possible de la distribution? ...C'est ce que l'on pourrait penser à lire bon nombre des commentaires publiés suite à l'intervention de Charlotte Bellet. |
Maître Serge MERESSE / 24 mars 2010 à 09:22
La franchise n’est pas une escroquerie, alors pourquoi tant de manœuvres trompeuses ? User de manœuvres frauduleuses pour tromper quelqu’un afin qu’il s’engage dans un contrat ou pour obtenir de lui une somme d’argent, c’est une escroquerie. Dissimuler son dépôt de bilan antérieur, cacher la faillite du précédent franchisé du secteur, presser le candidat de signer très vite pour l’empêcher de se renseigner, obtenir de lui un chèque et lui faire signer des documents en les antidatant pour respecter les délais légaux, lui donner des informations chiffrées que l’on sait fausses pour le convaincre, remettre des documents estampillés « loi DOUBIN » mais qui ne la respectent pas, sont autant de pratiques qui, lorsqu’elles sont utilisées en sachant que l’on trompe, sont de nature a être qualifiées d’escroquerie. Ont-elles disparu ? Non. Sont-elles plus nombreuses ? Oui. Pourquoi ? Parce qu’il y a plus de réseaux, plus de concurrence entre eux pour recruter, plus de candidats franchisés et peut-être trop de tolérance de la « machine institutionnelle ». Bien sûr, tous les franchiseurs ne pratiquent pas ainsi, mais ceux qui le font, jeunes ou vieux, notables ou novices, nuisent considérablement à la franchise. Alors pourquoi s’indigner quand l’avocat parle et dit la réalité vécue par les franchisés ruinés qu’il défend. Faudrait-il que lui aussi les taise ? Pas vu, pas pris ? Trop facile. Alors nous continuerons, comme nous le faisons depuis 30 ans, à nous battre contre ces pratiques. L’information c’est aussi dire ce qui fait mal. Le cacher, c’est fausser le jeu. Mon associée Charlotte Bellet a eu raison de ne pas se taire. |